
Mon avis
A la lecture de mon quatrième livre de R.J. Ellory, il n’est plus question d’un coup de coeur pour un bouquin mais plutôt d’un coup de coeur littéraire, d’un coup de coeur pour une plume, pour un style, d’un coup de coeur pour un auteur!
Subjuguée déjà par ses livres Les Assassins et son dernier-né Le Chant de l’assassin, encore une fois, R.J. Ellory m’a transporté dans un magnifique roman terriblement sensible, juste et poignant et terriblement humain!
1982, Daniel Ford se trouve dans le couloir de la mort accusé du meurtre de son meilleur ami….. Après 12 ans d’incarcération le couperet de la date de l’exécution tombe! Dans un mois c’est la chaise électrique pour Daniel….. alors il raconte, il raconte le plus honnêtement possible à un prêtre la vie de ces deux jeunes garçons, lui, un blanc, et son meilleur ami, un noir ….. Nous sommes en Caroline du Sud avec toute la problématique de la ségrégation et la guerre au Vietnam, ce pays où les jeunes meurent et pourtant qu’ils ne connaissent même pas …
R.J. Ellory est un magicien!
Un magicien des mots qui n’a pas son pareil pour vous entraîner dans le destin des hommes, un destin bien trop lié à l’histoire de leur nation..
Ici une superbe histoire d’amitié mais aussi un récit qui s’étend sur trois décennies d’une Amérique en plein bouleversement, l’assassinat de JFK , de son frère Robert, celui de Martin Luther King , le non respect de l’abolition des lois ségrégationnistes dans certains états, le Klu Klux Klan grandissant, le Watergate et la guerre du Vietnam présentée comme la défense d’une nation contre le péril communiste et qui apparaît peu à peu comme l’absurde sacrifice d’une jeunesse américaine…
Emotions garanties, et même si je n’ai pas été autant subjuguée que dans Le Chant de l’assassin, je me suis laissée entrainer dans cette histoire d’amour, d’amitié, de choix bon ou mauvais, et j’ai été prise d’affection pour Daniel.
Monsieur Ellory, vous êtes doué pour ferrer le coeur de vos lecteurs !
Alors certes oui un peu de longueurs, quelques répétitions et quelques descriptions sur l’histoire américaine un peu rébarbatives à mon goût mais quand viennent les cent dernières pages, impossible de les lâcher … lues la nuit, elles m’ont arraché le coeur ! Une belle montée en puissance et un final grandiose!
Ellory une voix qui dénonce, qui touche , qui vous emporte dans une noirceur mais lumineuse. C’est là toute la magie de sa plume…
Un auteur qui fait dorénavant partie de mon top dix.
Sur quatre livres lus deux coups de foudre ! Au plaisir d’un prochain opus..
Quatrième de couverture
Assassinat de Kennedy, guerre du Vietnam, luttes pour les droits civiques, Ku Klux Klan : c’est dans cette Amérique en crise des sixties que Daniel Ford a grandi. Et c’est là, en Caroline du Sud, qu’il a été accusé d’avoir tué Nathan Verney, son meilleur ami.
1982. Daniel est dans le couloir de la mort. Peu de temps avant son exécution, un prêtre vient recueillir ses dernières confessions. Bien vite, il apparaît que les choses sont loin d’être aussi simples qu’elles en ont l’air.
Note sur l’auteur

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Birmingham , le 20/06/1965
Biographie :
Roger Jon Ellory est un auteur anglais de romans policiers et de thrillers.
Il habite dans une maison avec sa mère, son frère d’un an son ainé et sa grand-mère. Il n’a jamais connu son père et son grand père est mort noyé en 1957. À la suite d’une épidémie, sa mère meurt d’une pneumonie foudroyante à 28 ans alors qu’il a à peine 7 ans. C’est sa grand-mère qui va l’élever seule. Mais elle a une santé fragile, et finalement décide de le placer en orphelinat avec son frère. Il y reste jusqu’à l’âge de 16 ans.
Il étudie la musique, joue de la trompette, dans le registre classique aussi bien que dans celui du jazz. Il fait des études d’arts, et étudie notamment la photographie.
À 16 ans, il abandonne ses études et retourne dans la maison familiale de Birmingham. Sa grand-mère décède et il se retrouve seul, avec son frère, jusqu’à être incarcéré à 17 ans pour un vol de poules. Une fois sa peine purgée, il se lance dans la musique. Il devient un temps guitariste du groupe de rock « The Manta Rays », avant de se tourner vers la photographie.
Il commence à écrire en 1987. Entre 1987 et 1993, R.J. Ellory écrit pas moins de vingt-deux romans, chacun lui valant des refus éditoriaux des deux côtés de l’Atlantique. Il devra attendre 2003 pour que son roman, « Candlemoth », soit publié. Et depuis, chaque année il publie un nouveau livre.
R.J. Ellory est lauréat du prix Nouvel Obs/BibliObs du roman noir 2009 pour « Seul le silence » (A Quiet Belief in Angels, 2007).
Aujourd’hui il se consacre pleinement à son écriture et à la musique avec son groupe de blues, « The Whiskey Poets ». Son œuvre, populaire et plebiscitée notamment en France, est fortement ancrée aux États-Unis malgré les origines britanniques d’Ellory.