Uppercut !
Si j’ai eu un sentiment retenu en cours de lecture, le final m’a à l’inverse bouleversée !J’ai été parcourue d’un long et interminable frisson d’horreur car si le premier chapitre, déjà absolument dérangeant, vous annonce d’emblée la fin tragique et donne incontestablement le ton, le tout dernier chapitre m’a abasourdie … mon dieu j’en reste sans voix !
Marie, à qui la vie sourît, va malencontreusement connaître l’horreur du viol . Son choix sera le silence, ne rien dire afin de ne surtout pas modifier la trajectoire de cette vie remplie de promesses..et cela quelque soit le prix, un prix hélas psychologiquement cher à payer! C’est une descente aux enfers. Face au traumatisme une spirale dépressive s’installe d’autant plus violante que Marie se retrouve enceinte … Inès Bayard va alors décortiquer la vie conjugale mais aussi le corps de la femme et tout son ressenti, mais hélas dans sa partie tragique … le titre est clair; le malheur ( et non le bonheur) du bas !
La construction narrative de l’auteure avec un prolepse a la puissance de vous happer dans ses filets et vous rend incapable, le livre commencé, de le lâcher !
La plume est très incisive . Le vocabulaire est très cru mais donne de la puissance au texte. D’une narration au départ agréable et légère, une fois le viol, vous passez à une narration difficile, voire pour certains passages insoutenable. Et si je parle pour ma part d’une retenue c’est que par moment j’ai eu l’impression que cette même narration était parfois décousue. Certains passages m’ont semblé aussi inappropriés ou mal situés dans le récit. Je n’en dirai pas plus afin d’éviter de spoiler.
Mot de la fin; c’est que quelque soit nos sentiments on ne sait pas rester indifférent à la tragédie et on ne sait pas refermer le livre sans être, quelque soit la manière, perturbé.
Addiction Polar 